La zone de navigation

La zone de navigation s’étend de Marseille aux Iles d’Hyères, sur une distance d’environ 70 milles.

   Le point central est l’Ile des Embiez, à environ 30 milles de Marseille vers l’ouest, et 25 milles des Iles d’Hyères vers l’est.
Quelle que soit la formule choisie, de la ½ journée jusqu’à la semaine, et quelle que soit l’orientation du vent, ce coin de côte méditerranéenne offre des conditions de navigation exceptionnelles, des paysages à couper le souffle, des possibilités de mouillages et d’escales multiples, qui permettent de s’abriter très rapidement en cas de nécessité.

 

A L'OUEST DES EMBIEZ

  1. MARSEILLE
  2. LES CALANQUES
  3. LA BAIE DE LA CIOTAT

A L'EST DES EMBIEZ

  1. LES ÎLES D'HYÈRES
  2. LA CÔTE : de Cap Camarat à la Presqu'île de Giens
  3. LA RADE DE TOULON

A L'OUEST DES EMBIEZ

MARSEILLE

Fondée en 600 avant Jésus Christ par des grecs venus de Phocée, Marseille est une cité tournée vers la mer et le commerce. Elle s’est développée autour de l’ancien port grec, devenu « Le Vieux Port ». Marseille et sa métropole représentent aujourd’hui le premier pôle de plaisance française.
   A quelques encablures  du tumulte de la ville, de nombreuses îles et îlots à la nature préservée entourent la cité phocéenne. Composés principalement de calcaire urgonien datant du crétacé inférieur il y a 130 millions d’années, les archipels du Frioul et de Riou se séparent du continent il y a 8000 ans lors d’une remontée des eaux due à un lent réchauffement climatique.

   Tour à tour abri pour les navigateurs, zone militaire, site de quarantaine, les îles de Marseille sont devenues des lieux de vie et des sites touristiques.
Les Iles de Pomegues, Ratonneau, If et Tiboulen forment l’Archipel du Frioul. Doté d’un port de plaisance et d’habitations, il offre une multitude de criques abritées du mistral et du vent d’est. Les espaces naturels terrestres et marins sont gérés par le Parc Maritime des Iles du Frioul.
   Plus au sud, bordant le Massif des Calanques, les Iles de Maïre, Jarre, Jarron, Plane Riou et quelques îlots forment l’Archipel du Riou. Rattaché au Parc Naturel Régional des Calanques lors de la création de celui-ci, c’est l’unique archipel inhabité du littoral continental français.

Les îles de Marseille abritent de nombreuses espèces végétales rares et protégées.

   On rencontre, en fonction des habitats, l’Astragale de Marseille, la Coronille de Valence, la Germandrée purpurine, le Raisin de Mer, le Statice à feuille d’olivier… A l’abri du Mistral, se développent les buissons de Pistachier lentisque et de Romarin.  De rares résineux sur l’Ile du Frioul, torturés par le vent (anémo-morphose), ont une forme particulière.
   La flore abrite plusieurs espèces animales : le lézard des murailles, le lapin de garenne, le rat noir.
Les archipels marseillais constituent un site d’une grande importance pour la reproduction des oiseaux marins méditerranéens. Ils sont le seul site français à abriter les 3 espèces d’albatros présents en Méditerranée. Plusieurs autres espèces se reproduisent sur les îles, parmi lesquelles le Puffin cendré, l’Océanite tempête, le Grand-duc d’Europe, le Rouge-queue noir.

Le phare du Planier, situé au large est chargé d’annoncer Marseille, les Iles et ses dangers aux navigateurs.

LES CALANQUES

   En face du Riou, commence le Parc Naturel Régional des Calanques avec celle de Callelongrue jusqu’à Port Miou, seule calanque sur la commune de Cassis.
L’idée de protection du site des Calanques germe dans les années 1910/1920. Le classement du site est effectué en 1975. Le projet prend forme  20 ans plus tard et c’est en 2012, après de longues années de débat, qu’est créé le PNR des Calanques.
C’est le troisième parc péri-urbain avec environ 1.5 millions de visiteurs par an.
Les objectifs sont de protéger un site exceptionnel soumis à de multiples menaces (pression urbaine, surfréquentation, pollution marine, pêche excessive…) pour la préservation de la biodiversité terrestre et marine. Il s’agit aussi de protéger de nombreux sites archéologiques, dont la grotte de Cosquer abritant des peintures préhistoriques, des vestiges antiques, des épaves.
 Les actions : par exemple, l’instauration de zones de non pêche, l’interdiction de l’usage de jet-skis, des randonnées sur sentiers balisés, la réglementation des activités de falaise, la fermeture au public de certains sites…
   Le « cœur du parc » concerne les communes de Marseille, Cassis, La Ciotat et s’étend sur 43 500ha en mer.
Comme l’archipel de Riou, auparavant Parc Naturel, l’archipel du Frioul fait également partie du Parc des Calanques.
Nichés au fond de certaines calanques, Sormiou ou Morgiou par exemple, des cabanons se sont érigés, héritages de traditions ancestrales.


Les paysages éblouissants de barres de calcaire d’un blanc éclatant plongeant dans la mer composent le patrimoine naturel des calanques, considéré comme un concentré de biodiversité méditerranéenne.
   Quatre grands ensembles d’habitats naturels accueillent plus de 100 espèces animales et végétales, telles un des 32 couples d’aigles de Bonelli répertoriés sur le territoire français : les habitats rocheux de falaises et éboulis, les habitats forestiers, les habitats ouverts et les habitats littoraux.
   Un cinquième, très rare, est strictement lié aux sources, c’est l’habitat humide. On y retrouve la végétation adaptée à ce type de conditions : l’Astragale de Marseille, le Chêne Kermès, le Pin d’Alep, accompagnés de la fougère Scolopendre ou Herbe à Gouffé.


   Les espèces marines que l’on rencontre sont : l’herbier de Posidonies, plante marine, producteur d’oxygène et stabilisateur des fonds qui sert de refuge et de nurserie à une faune diversifiée. On peut apercevoir des poissons tels le Sar, la Girelle, l’Hippocampe ou encore la Grande Nacre. Des Gorgones sont installées sur les flancs de parois, le Corail rouge sur les fonds rocheux. La population de mérous augmente de nouveau, contrairement à celle du Corb, devenu rare en raison de sa vulnérabilité. Plus au large, on rencontre des cétacés, Dauphins, Grand Rorqual Commun, ou des Tortues Caouanne.

   En général bien abritées du Mistral, les Calanques sont très fréquentées toute l’année, et il n’est pas facile de pouvoir s’y arrêter durant la saison estivale.
Encadrée par le calcaire des Calanques à l’ouest et les falaises Soubeyranes à l’est, composées de poudingue (conglomérat de galets), apparaît Cassis. Petite ville très touristique, au charme provençal, Cassis est agréable malgré la fréquentation. De jolies balades sont à faire durant l’escale, avec le Cap Canaille, immense rempart de pierre classé en 1989, dont le point culminant, « La Grande Tête », se situe à 394 mètres. Un climat clément permet de produire un vin réputé, premier AOC reconnu en Provence en 1936. Le port attire les artistes depuis le 19ème siècle, qui doit sa célébrité au poète provençal Frédéric Mistral, qui situe l’action de « Calendal » à Cassis. La baie offre un bon mouillage avec un environnement majestueux jusque dans des vents modérés d’est ou d’ouest.
   La calanque de Port Miou, la seule située sur la commune, abrite un port de plaisance. Jusqu’en 1982, on exploitait encore la carrière de Port Miou qui donnait une pierre de taille, blanche et dure, « la pierre de Cassis », qui a par exemple servi à la construction du phare du Grand Rouveau, situé sur l’archipel des Embiez. On y trouve une importante exsurgence sous-marine, l’Exsurgence de Port Miou, d’un débit d’environ 7m3/s.

LA BAIE DE LA CIOTAT

   Nous continuons vers l’est, et après avoir passé le Bec de l’Aigle, nous entrons dans la baie de La Ciotat, à cheval sur les Bouches du Rhône et le Var.
Longtemps marquée par les activités de ses chantiers navals, La Ciotat a réussi sa transition balnéaire. Tout en développant le tourisme, elle a su préserver ses traditions et son authenticité. Il y fait bon vivre, et les immenses grues des chantiers navals, toujours en activité pour la grande plaisance, avec en toile de fond le Bec de l’Aigle, composent des paysages somptueux.
   De longues plages de sable vont rejoindre la ville de Saint-Cyr sur Mer, avec les ports de plaisance des Lecques et de la Madrague.
La baie offre de très bons mouillages, côté La Ciotat lorsqu’il y a vent d’ouest et côté Les Lecques pour être à l’abri des vents d’est.
Au pied du Bec de l’Aigle, l’Ile Verte, petite île inhabitée d’une surface d’environ 12 ha est la seule île boisée du département des Bouches du Rhône. Au creux d’une petite anse, un ponton permet aux navettes venant de La Ciotat de s’amarrer. Très peu fréquenté hors saison, l’endroit est magnifique et on y passe des nuits agréables au mouillage ou amarré au ponton. Attention aux moustiques toutefois.
   Nous nous laissons porter vers Les Embiez en laissant sur babord la baie de Bandol qui offre de bons mouillages par vent d’est, et quelques jolies calanques moyennement abritées. A quelques brasses de Bandol, très touristique, se trouve l’Ile de Bendor qui est la deuxième île achetée par Paul Ricard.
Puis vient Sanary, au charme provençal, qui, avec Bandol, est un magnifique terrain de jeux pour les sorties à la ½ journée.

A L'EST DES EMBIEZ

LES ÎLES D'HYÈRES

   Les Iles d’Hyères, également appelées Iles d’Or sont composées de l’Ile de Porquerolles, de l’Ile de Port-Cros, de Bagaud et de l’Ile du Levant. Les grandes civilisations y ont laissé des traces comme des fortifications et l’archipel a de tous temps offert un abri contre le mauvais temps.

   Porquerolles, la plus grande des îles, est surfréquentée durant la saison estivale. Ses espaces naturels sont gérés par le Parc National de Port Cros. Quelques beaux mouillages, très réputés, sont situés sur la côte nord de l’île : la Plage d’ Argent, la Baie du Langoustier, la Baie de Notre Dame…

   L’Ile du Levant, presque aussi grande que Porquerolles, est en grande partie zone militaire. L’autre partie de l’île est réservée au célèbre camp naturiste, créé en 1931, le Domaine d’Heliopolis. La nature y est préservée, avec notamment de magnifiques arbousiers, de nombreuses espèces d’oiseaux sédentaires ou de passage. La tortue d’Hermann, totalement protégée, arrive à se maintenir dans de bonnes conditions. Quelques mouillages sont possibles autour de l’Ayguade. Au nord-est de l’île s’élève le Phare du Titan. Construit en 1835, démoli puis reconstruit en 1897, il porte à 28 milles. A l’ouest du Levant, à quelques encablures, se situent les Iles de Port Cros et Bagaud.

   Le Parc National de Port Cros, créé en 1963, vise à protéger le patrimoine naturel terrestre et marin situé sur son territoire.  Avec 700 ha de terres émergées et environ 1300 ha de surfaces marines, c’est le premier parc marin européen. Le Parc National de Port Crau, qui fait partie du réseau Natura 2000, gère également des sites acquis par le Conservatoire du Littoral, tels la presqu’île de Giens et le Cap Lardier. Depuis 1999, Port Cros gère et anime la partie française du sanctuaire marin Pelagos.

   Voici quelques exemples de la faune terrestre qui évolue au sein d’une flore riche et variée : le Pin d’Alep, la Bruyère arborescente, le Genévrier de Phénicie, le Fenouil de mer, la Barbe de Jupiter.


   Les oiseaux : la Fauvette Pitchou, le Faucon pèlerin, le Puffin cendré, le Tadonne de Belon, le Choucas des tours.
   A terre : la Couleuvre à échelons, le Criquet égyptien, l’Oreillard méridional, la Salamandre tachetée.
   La réglementation très stricte a permis au Parc National de maintenir et de développer une faune marine et les sites de plongée font partie des plus réputés au monde. On y rencontre parmi les herbiers de posidonies : l’Argonaute, la Blennie, le Corb, le Denti, la Flabelline mauve, la Grande Cigale, sa majesté le Mérou…
Le mouillage est très réglementé et en grande partie interdit mais autorisé dans l’anse de Port Man.

Quelques mots sur le sanctuaire marin Pelagos :
   Le sanctuaire, espace maritime de 87 500 km2 est créé en 1999 par l’Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères qui le fréquentent. Il englobe la Corse et la limite ouest se situe au niveau de la presqu’île de Giens. 8 espèces de cétacés sont présents et relativement fréquentes dans le sanctuaire. Citons par exemple le Cachalot, le Dauphin commun, le Rorqual commun, le Globicéphale noir.

LA CÔTE : de Cap Camarat à la Presqu'île de Giens

   Au pied du Massif des Maures, entité forestière splendide du Cap Taillat à Hyères, on peut trouver de jolis mouillages bien abrités par vent d’est ou vent d’ouest. D’autres cependant ne sont praticables que par beau temps. La côte rocheuse, au sol siliceux, est couverte d’une épaisse végétation : Pins maritimes, Chênes liège, Arbousiers, Cystes à feuille de Sauge, Châtaigniers sur les versants nord.
   Acquis par le Conservatoire du Littoral, le site comprenant les Caps Camarat, Taillat et Lardier est un havre de paix après l’activité trépidante de la presqu’île de Saint Tropez. C’est un ensemble paysager remarquable composé de vignes, de forêts de Pins parasols, de Pins d’Alep, de Chênes, contrastant avec le blanc des roches siliceuses. L’avancée en mer des 3 caps favorise la concentration d’oiseaux.
Les Caps Lardier et Taillat offrent un bon abri conte le Mistral.
Les phares de Camarat, du Titan, du Cap Benat et du Cap d’Armes sur Porquerolles signalent la zone de nuit. Des Ports de plaisance bien équipés, comme Cavalaire, Bormes les Mimosas, Le Lavandou, Hyères, permettent de faire escale dans de bonnes conditions.
   La corniche des Maures s’étend entre le Rayol Canadel et Cavalaire. Cet espace constitue la seule fenêtre naturelle où le Massif des Maures plonge encore dans la mer.
Une politique de protection a pu être mise en place par l’acquisition de terrains par le Conservatoire du Littoral. Située sur la commune de Cavalaire, la plus longue plage de la Côte borde la corniche.
   De nombreuses criques et anses permettent de bons mouillages, l’anse de Brégançon par exemple, bien abritée, mais interdite en présence d’un Président de la République. Au Lavandou, la Baie de la Fossette est bien abritée du vent d’est et du Mistral. L’anse de Cavalaire est très bien abritée des vents d’est.
   La Presqu’île de Giens offre des mouillages bien abrités des vents d’est et d’ouest, la Badine est protégée du Mistral, on trouve des mouillages de beau temps du côté des petits ports du Pradeau et du Niel.

LA RADE DE TOULON

   Après avoir passé Bagaud vers l’ouest, nous entrons dans la Rade de Toulon. Bordée de hautes collines de calcaire, la rade s’étend de la Presqu’île de Giens à l’est, à celle de Saint Mandrier à l’ouest, qui la protègent de la pleine mer. Elle est séparée par une digue construite au XIXe siècle, délimitant la Grande Rade à l’est, de la Petite Rade à l’ouest.
On peut profiter dans la Grande Rade d’anses protégées comme Magaud et Mejean. Dans la Petite Rade, se trouvent le port de la Seyne sur Mer, le Fort Balaguier, la Baie du Lazaret, le port militaire, niché au fond de la rade. Toulon bénéficie d’un littoral extrêmement varié, mêlant criques et petits ports de pêche.
Au pied de Sicié, l’anse de Fabregas, près des Deux Frères, est bien protégée du Mistral.